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pour Viroflay - 2016

Née en 1961 à Valence, Agnès Sébyleau fait des études littéraires sans cesser de s‘intéresser à l’art, son histoire, son actualité.
Devenue directrice artistique dans une agence d’édition publicitaire, Agnès réalise chez elle des assemblages en bois auxquels elle joint un jour une résille de ficelle crochetée. Pour ajouter la souplesse d’une peau sur l’ossature de bois.
Mais c’est à l’occasion de ses maternités qu’elle entreprend réellement son parcours artistique. Ne conservant de sa pratique, par commodité, que le silencieux, discret et propre crochet. Elle a interrompu son travail pour profiter de ses bébés et auprès d’eux, elle fait du temps passé au square, dans les métro et TGV, la matière première de ses créations.
Son point est basique, elle ne sait pas vraiment crocheter. Mais il lui suffit pour donner corps à ses désirs. L’idée du minimal l’enchante : 1 crochet + 1 pelote + 1 point. Elle travaille avec fébrilité. Chaque pièce lui soufflant les idées qu’elle a hâte d’explorer dans la suivante.
Elle crochète de la ficelle de lin trouvée dans les grandes enseignes de bricolage. Elle y ajoute parfois de la blanche ou de la rouge, qu’elle trouve chez un fournisseur de restaurants, c’est de la ficelle alimentaire. La mercerie n’est pas son monde, elle ne connait rien à l’art textile.
Mue par son plaisir mais guidée par une certaine ambition, elle développe depuis 2009 un travail foisonnant, et participe à une vingtaine d’expositions.
Cependant, en 2015, elle craint d’être captive de son univers, de sentir une lassitude. Après une mise à mort symbolique qui a pris la forme de "Ceux-ci aiment encore" présenté à La Celle Saint-Cloud,  Agnès Sébyleau accepte d’introduire dans son travail du rembourrage.
Les pièces élaborées alors évoluent immédiatement vers un autre horizon.
Soutenues par leur rembourrage interne, et non plus par la seule force de la matière crochetée, elles deviennent plus lisses et déploient des volumes autrement plus importants.
C’est ce que nous voyons à Viroflay où est présentée pour la 1ère fois «La Ligne».
«La Ligne» est constituée (pour le moment) de 6 pièces bicolores (grèges et blanches).
«L133» (novembre 2015), «La séparation» (mars 2016), «D’autre part» (mai 2016), «Réparation !» (juillet 2061), «Arquée» (juillet 2016), «L’échange» (janvier 2016).
Toutes naissent de la même idée du double développement à partir d’une ligne. Qui se poursuit mu par un jeu de divisions et de fusions. Toutes répondent au chiffre 4, qui est, pour l’auteure, un écho à la structure animale, et à la symétrie humaine.
Elles parlent d’échanges, de circulation, ce sont des réseaux composés de réunions et de séparations. Et si leurs réseaux s’arrêtent matériellement, ils se prolongent quelque part en ramifications invisibles et infinies.
«La Ligne» est une forêt dont on voit la partie enracinée comme la partie aérienne, une mangrove qui s’élève vers un haut limpide tout en se déployant en bas dans des eaux plus opaques.